• Une situation politique exceptionnelle

    La bataille juridico-médiatique à laquelle on assiste depuis maintenant une bonne semaine n'est que la face visible de l'iceberg. L'acharnement de tout un système par la mobilisation de ses instruments de répression : renseignements généraux, police, gendarmerie et autres inspecteurs généraux d'état a fini de convaincre les plus sceptiques, qu'il s'agirait d'une tentative de «liquidation» d'un adversaire politique gênant. Cette bataille qui avait pour cadre le Pds s'étend actuellement au niveau de l'Etat et le pire pourrait être sérieusement à craindre. Le prétexte initialement trouvé était le financement lié aux chantiers de Thiès pour les besoins de la fête de l'indépendance. Mais à la surprise générale, un nouveau chef d'inculpation, fourre tout d'ailleurs, d'atteinte à la sûreté de l'Etat vient compléter le tableau déjà assez sombre et qui en dit long sur des intentions jusque-là inavouées et faisant de cette situation une exception dans tous les sens du terme. On assiste aujourd'hui à une violation flagrante des droits fondamentaux de

    la personne. C'est</personname /> pourquoi les organisations de défense des Droits de l'homme et

    la Société Civile</personname /> s'invitent dans ce combat très inégal entre l'Etat instrumentalisé et une personne. Tout montre que l'interpellation a précédé la recherche de preuves pour l'inculpation. Mais comme nous sommes dans une République, c'est à la justice de se prononcer et personne d'autre. Mais bon sang, que la passion et la haine ne priment pas sur

    la légalité. Sinon</personname />, ce serait la fin de

    la République. L'opinion</personname /> nationale comme internationale est prise à témoin dans cette affaire qui, de plus en plus, s'écarte du terrain judiciaire pour revêtir un habit politique.

    Ousmane Ngom</personname /> au ministère de l'intérieur et Ch. T. Sy à la justice, appelés à tord ou à raison des faucons et adversaires politiques irréductibles de Idy ne cracheraient pas sur une mise en accusation de ce dernier. Mais force doit rester à

    la loi. Tous</personname /> ceux qui jugent aujourd'hui le seront un jour ou l'autre à leur tour.

    L'image de marque de notre justice ne doit pas être ternie par une affaire qui est aussi sérieuse et qui, déjà, focalise une attention particulière de la part d'une opinion qui s'était faite une bonne représentation de notre pays. Aussi particulière que puisse être la procédure enclenchée contre lui, comment expliquer que l'instruction puisse durer aussi longtemps. Car pour des gens qui semblent aussi pressés de l'inculper, tout élément pouvant être utilisé contre lui serait vite exhibé avant même d'être déposé auprès du procureur. Comment ont-ils réussi à semer le doute dans la tête du sénégalais ordinaire pour qu'il en arrive à la conclusion que c'est juste un règlement de compte ?

    On ne libère jamais un esprit surtout quand il a atteint un certain âge, Wade l'apprendra à son détriment. Par les actes majeurs qui sont déjà posés, Idy est désormais investi de la mission de continuer l'œuvre de Wade aussi bien à la tête de l'Etat que du Pds. Comme il l'a si bien dit, Wade l'a promu à la faveur de la dualité au rang de deuxième numéro un du Pds. Sa côte de popularité s'est vu décupler et ne cessera de croître. En voulant casser du Idy, Wade vient de semer «

    la graine Idy</personname />» dans le cœur de citoyens simples, mais sympathiques, qui ne supportent pas l'arbitraire.

    Il a dû être nostalgique des années de braise, lorsque les jeunes, spontanément, se sont emparés de leur nouvelle idole. Si Idy devrait séjourner en prison, sans que les preuves de sa culpabilité soient clairement établies, et acceptables pour tout justiciable, alors ce serait ouvrir une boîte de pandore dont jailliraient toutes sortes de dérives fort pernicieuses pour la démocratie dite avancée de notre pays et la légalité républicaine. Mais pour le moment, Idy bénéficie d'une présomption d'innocence jusqu'à ce que sa culpabilité soit clairement établie. Nous osons espérer que l'objectif poursuivi n'est pas de le rendre inéligible ? Car, Si effectivement, c'est au nom de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des derniers publics, tout le monde ne pourrait que s'en féliciter. Mais c'est surtout le contexte qui inquiète. La stabilité du pays devrait être au cœur des préoccupations de Wade qui, seul, a mandat du peuple pour la garantie de sa sécurité et de son intégrité. Le climat social doit être apaisé, car on s'achemine vers des échéances électorales aux lendemains incertains et où tout est possible. L'acharnement sur la personne de Idy a fini de freiner les ardeurs des plus farouches adeptes de Wade et justifie l'élan de solidarité et de sympathie vis-à-vis de l'ancien Pm. C'est aussi vrai que dans cette affaire, la justice est le meilleur moyen pour trancher cette question mais, encore une fois, force doit rester à

    la loi. Si Idy</personname /> est innocenté dans cette situation, Wade lui aura frayé un raccourci vers

    la présidence. En</personname /> effet, s'il est bon de connaître le chemin, c'est encore mieux de savoir l'arpenter et Idy a appris à bonne école. Il n'a fait que prouver à la classe politique en général, qu'avec une bonne volonté, on peut transformer une ville et réunir les conditions pour un développement local. Si cela doit lui valoir aujourd'hui l'acharnement dont il est victime, il y a vraiment de quoi se demander dans quel pays nous sommes.

    Pas en tout cas au pays des merveilles.

    Aliou DIALLO a_diallo12@yahoo.fr Dakar - Sénégal

     

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